la santé au travail ne se résume pas à un simple enjeu éthique : c’est un vecteur de performance et de rentabilité pour les pme. c’est l’un des messages principaux portés par mélanie balet, fondatrice de summit ambition, lors de la conférence innovibes du 20 février dernier. selon elle, la santé des collaborateurs repose sur trois piliers essentiels : l’activité physique, la santé mentale et la nutrition. en investissant dans ces domaines, les entreprises peuvent non seulement améliorer le bien-être de leurs équipes, mais aussi réduire l’absentéisme, renforcer l’engagement et booster la productivité.

la santé au travail ne peut être dissociée de la santé globale. « on peut difficilement être en bonne santé à la maison et en mauvaise santé au travail. le travail influence directement notre bien-être », souligne mélanie balet.

en suisse, la loi sur le travail impose aux entreprises de garantir des conditions de travail favorables à la santé physique et psychique des collaborateurs. « cependant, il revient à chaque entreprise de définir sa propre culture et d’interpréter ce cadre légal en fonction de ses spécificités ». avec 74% des suisses exposés à des risques pour leur santé physique et 64% pour leur bien-être psychique (chiffres de 2021), il semble urgent d’agir, notamment face à la montée des burn-outs.
les entreprises qui investissent dans la santé au travail en tirent des bénéfices tangibles : « elles observent moins d’absentéisme, une meilleure ambiance de travail, une réduction du turnover ou encore une amélioration du bien-être général ». cependant, les résultats ne sont pas immédiatement observables. « il faut du temps pour modifier les habitudes, et cela peut être difficile à entendre pour certains chefs d’entreprise ».

les trois piliers de la santé au travail

pour les entreprises, il est utile et nécessaire d’investir dans les trois piliers de la santé au travail que sont la santé mentale, la santé psychique et la nutrition.

1. santé mentale : mélanie balet a distingué deux facteurs influençant la santé mentale. d’une part, les facteurs objectifs, liés à l’organisation du travail, pour lesquels elle recommande la mise en place d’un système salarial équitable. elle conseille également d’élaborer des plans de carrière clairs pour motiver ceux qui souhaitent évoluer, ainsi que de revoir régulièrement les cahiers des charges et les processus pour s’assurer qu’ils restent adaptés.
   d’autre part, les facteurs subjectifs, liés aux relations humaines. pour agir sur ce volet, elle préconise de former les managers et les équipes, d’instaurer une culture d’entreprise authentique, et d’organiser des moments d’échanges informels pour renforcer la cohésion d’équipe.
   
2. activité physique : la pire position du point de vue de la santé, c’est d’être assis, selon mélanie balet. « le manque de mouvement entraîne des problèmes de circulation, de surpoids et de troubles musculo-squelettiques ». pour encourager le mouvement au travail, elle suggère d’organiser des réunions debout, d’utiliser des bureaux réglables en hauteur, de proposer des séances de sport express au bureau ou de lancer des challenges internes. elle encourage également les entreprises à participer aux abonnements sportifs ou à offrir des bons pour du matériel sportif. pour les métiers physiques, elle insiste sur la nécessité de soigner la sécurité et d’offrir des formations pour soutenir les efforts.
   
3. nutrition : « la nutrition est un sujet complexe, car il existe beaucoup d’informations contradictoires. il faut être critique et vigilant », a souligné mélanie balet. elle conseille aux entreprises de nouer des partenariats locaux pour offrir des repas équilibrés de proximité, de mettre à disposition des paniers de fruits et légumes, d’installer des distributeurs intelligents ou d’organiser des ateliers de cuisine. elle encourage également le batch cooking pour une alimentation équilibrée toute la semaine.
   elle a également rappelé l’importance de privilégier les sucres lents pour éviter les pics de glucose et d’ajuster le rythme des repas en fonction de l’énergie nécessaire tout au long de la journée.

pour la productivité et l’image de marque

au final, selon mélanie balet, la santé au travail est un investissement rentable pour les pme. « la productivité des équipes est directement liée à leur bien-être. en plus de renforcer la performance, ces initiatives améliorent l’image de marque de l’entreprise et contribuent à l’effort de santé collective ». ainsi, investir dans la santé au travail n’est pas seulement un choix économique avisé, mais aussi un engagement sociétal fort.

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