Le stockage est un élément essentiel, qui permettra de garantir la stabilité du réseau électrique en Suisse et en Europe. Dans ce contexte, les barrages suisses auront des opportunités à saisir. Toutefois, il n’y a pas encore d’urgence de construire de nouvelles capacités de stockage, a précisé Daniel Buechel, vice-directeur de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). Selon lui, le stockage deviendra urgent à l’horizon 2035. Dans l’intervalle, il s’agira de trouver les meilleures solutions possibles, en collaborant avec les pays voisins.
La vision de la Confédération en matière d’énergie n’est pas encore toute faite. «C’est petit à petit que nous nous approchons des nouvelles réalités», a précisé Daniel Buechel à l’occasion de la 4e journée nationale Smart Energy à Sion. La stratégie finale devra être discutée avec la population et non pas être faite uniquement par l’OFEN.
Le pompage-turbinage a pu profiter de la volatilité des prix de l’énergie et du négoce par le passé. Cela sera moins avantageux à l’avenir. «La stabilité des réseaux sera une nouvelle source d’opportunités pour cette activité», prédit Daniel Buechel.
Pour assurer cette stabilité, faut-il de nouvelles capacités de stockage? Et si oui, où, à quel moment, pour quelle rentabilité, à quelles conditions-cadres, avec quel modèle de marché? Telles sont les questions qui se posent à l’OFEN. Le grand défi de la Suisse consiste à satisfaire et à harmoniser la demande et la production d’énergie.
Les barrages suisses pour combler les manques allemands
Pour voir plus clair dans ce domaine, l’OFEN a commandé deux études. La première analyse le rôle du pompage-turbinage. Au final, la rentabilité de ce domaine semble difficile à long terme, car son évolution est difficile à prévoir. Il s’agira d’intégrer la production de nos barrages dans les réseaux européens. «Nous devons convaincre l’Allemagne d'utiliser le pompage-turbinage suisse plutôt que de construire des usines de charbon pour couvrir ses manques».
La seconde étude analyse le système de stockage en Suisse dans son ensemble. Elle arrive à la conclusion qu’à court et à moyen terme, il n’y a pas de besoin de capacités de stockage supplémentaire, en raison de l’arrivée des nouvelles énergies renouvelables. Le problème est plutôt les goulets d’étranglement dans les réseaux ruraux.
L’avènement du «power-to-gas»
Le stockage est un problème qui deviendra urgent dès 2035, selon Daniel Buechel. Il faudra dès lors travailler sur différentes technologies. Les batteries seront très intéressantes pour le court terme. Pour le long terme et les grandes capacités, le «power-to-gas» sera privilégié, avec les risques que cela implique au niveau de l’approvisionnement, qui vient principalement de l’étranger.