Jeune pousse hébergée au Campus Energypolis, Natron Energy développe un procédé innovant qui révolutionne les batteries utilisées dans les datacenters, les chariots élévateurs électriques ou les (micro-)réseaux intelligents. Récemment, le CEO de la start-up, Colin Wessels, était interviewé dans les lignes du site d’informations Heidi.news. Découvrez quelques extraits de ses propros dans l’article ci-dessous.
La technologie développée par ce spin-off de l’Université de Stanford (Californie) allonge la durée de vie des batteries, réduit considérablement les risques d’incendie ou d’explosion et est respectueuse de l’environnement. Avec plus d’une soixantaine de collaborateurs répartis entre Santa Clara (Californie) et Sion, l’entreprise a débuté une commercialisation limitée de ses premières batteries pour les datacenters américains. En parallèle, Natron Energy prépare activement la construction de sa première usine à Sion, avec le soutien du canton du Valais, du fonds NanoDimension et de la Lonza. Colin Wessels nous explique pourquoi ce système de batteries électriques s’aligne parfaitement avec la transition énergétique.
Pourquoi cette technologie est prometteuse ?
Colin Wessels : A cause de l’intermittence des nouvelles énergies renouvelables et du passage à la mobilité électrique, les batteries sont devenues la technologie clef de la sortie des énergies fossiles. L’usage des batteries lithium-ion, qui dominent aujourd’hui le marché, est limitée par leur usure rapide comme par la raréfaction de ressources comme le cobalt ou le nickel.
Les batteries au bleu de Prusse de Natron contiennent moins d’énergie que celles au lithium-ion mais sont plus solides, plus puissantes et plus sûres pour des applications stationnaires. Avec déjà des commandes pour les 600 mégawatts de puissance prévus pour la première année de production à Sion et la production massive de bleu de Prusse chez Lonza à Viège dès l’an prochain, c’est toute une nouvelle filière industrielle qui est en train de se mettre en place en Valais.
Quelles performances pour cette batterie innovante ?
CW : Les batteries au bleu de Prusse de Natron ont clairement une densité énergétique plus faible que celles au lithium-ion (de l’ordre de 50% de courant stocké en moins par centimètre cube de batteries). Mais elles ont toutefois trois caractéristiques intéressantes : Ces batteries peuvent se décharger et se recharger complètement très rapidement, de l’ordre de 30 secondes dans le premier cas et de 5 minutes dans le second. Les coûts énergétiques de la production de bleu de Prusse pour les batteries sont relativement bas vis-à-vis des autres matériaux nécessaires aux autres technologies de batteries. Nous estimons n’avoir encore atteint que 30% du potentiel de stockage de la technologie.
Où ces batteries peuvent être utilisées ?
CW : La densité énergétique moins élevée des batteries au bleu de Prusse les rend impropres à des applications dans les véhicules électriques ou les appareils portables. Cependant, leur solidité en termes de cyclicité, leur puissance instantanée, leur sécurité ainsi que leurs coûts les rendent intéressantes pour des clients qui utilisent souvent des batteries stationnaires, à l’image des gros centres de données, les opérateurs de télécommunication, les réseaux électriques ou les stations de recharge.
Pourquoi avoir choisi le Valais ?
CW : La création d’une usine de Natron Energy est d’abord le fruit de la collaboration de l’entreprise américaine avec Lonza à Viège. C’est, en effet, le groupe suisse qui va produire le bleu de Prusse nécessaire à la fabrication des électrodes de Natron. Estimé à plus de 100 millions de francs (dont un soutien du canton de 30 millions), l’investissement dans l’usine de Sion est destiné à créer l’outil de production de toutes les électrodes de Natron.
La puissance totale des batteries produites depuis Sion équivaudra à 600 mégawatts par an au départ. C’est l’équivalent de la puissance d’une centrale à charbon ou de celles nécessaires à six grands datacenters. Sion servira aussi de centre d’innovation industrielle pour les différentes futures versions de batteries que nous prévoyons.
Retrouvez l’article complet sur le site d’Heidi.news.
Source : Heidi.news