Grâce à une installation-pilote de Power-to-Gas à Falkenhagen, en ex-Allemagne de l’Est, la Suisse peut recevoir du gaz allemand, produit à base d’énergie éolienne. Toutefois, le prix, environ dix fois supérieur à celui du marché, n’est pas encore concurrentiel. C’est ce que constate Gilles Verdan, directeur du département réseaux de Gaznat. Il s’exprimait lors de la 5e journée Smart Energy de Sion.
Le Power-to-Gas permet de stocker l'énergie produite par l’éolien ou le solaire sous forme d'hydrogène ou de gaz synthétique. Après électrolyse, le gaz récolté peut être injecté dans le réseau de gaz ou alors réutilisé pour produire de la chaleur ou de l'électricité. «Cette technologie peut ainsi contribuer à résoudre les goulets d'étranglement du réseau électrique», précise Gilles Verdan.
En fonction depuis 2013
Gaznat participe via Swissgaz au projet-pilote à Falkenhagen. L’installation compte une puissance installée de 2MW, sous forme d’éoliennes. Après transformation, l’injection du gaz se fait dans le réseau.
Ce projet, qui fonctionne depuis 2013, a pour objectifs de faire une démonstration du processus et d’optimiser le concept. Le système n’est en revanche pas encore configuré pour produire du gaz naturel de synthèse.
Soumis à la taxe CO2
Le gaz produit est reconnu comme biogaz en Allemagne, étant donné que la source est l’énergie éolienne. Ce n’est pas le cas en Suisse, où ce gaz est soumis à la taxe CO2. «On travaille pour trouver des solutions».
Avec cette installation, la Suisse reçoit ainsi une partie de l'hydrogène produit par l'éolien allemand. «Le rendement de l’installation se situe autour de 66%». Avec la technologie actuelle, le projet n'est pas rentable sans subventionnement, avoue Gilles Verdan. «Le prix actuel de ce Windgaz est de 10 fois le prix du gaz traditionnel. Il y a donc encore du travail à faire pour faire baisser les coûts».