Une centrale électrique virtuelle permet de combiner de petites sources d’énergie et de les optimiser grâce à un système informatique, avant de vendre le courant sur les marchés. En théorie, cela semble une excellente idée afin de valoriser les productions fluctuantes des énergies renouvelables. Reste que dans la pratique, leur mise en œuvre est difficile, et relativement risquée. C’est en tout cas l’expérience faite en Belgique par Brecht Zwaenepoel, Project Engineer chez Power-link.
«Les centrales virtuelles permettent de donner aussi accès au marché aux petites centrales de production», a souligné Brecht Zwaenepoel à l’occasion de la 4e journée nationale Smart Energy de Sion. Elles contribuent également à stabiliser et fiabiliser les réseaux.
La Belgique ne compte pas de grandes centrales de production d’énergie. Le pays rencontre d’ailleurs des problèmes en raison du manque d’interconnexions et de capacités de stockage. D’où l’idée de multiplier les petites centrales en Belgique. «Cela peut même être des véhicules électriques», note Brecht Zwaenepoel. Le but est d’encourager les coopérations et de répartir les risques entre les participants au système.
De l’argent à gagner
La stabilité du réseau doit être maintenue par intervalle de trois secondes. Au niveau du marché et du négoce, les capacités se vendent par quart d’heure. En Belgique, les prix sont très fluctuants, de zéro à 180 euros le MWh. «En profitant des importantes différences de prix, vous pouvez faire beaucoup d’argent avec cela.»
Les capacités des centrales virtuelles peuvent ainsi être mises sur le marché. Le plus difficile est de prévoir la production locale. «Les risques sont donc très élevés, d’autant que des amendes sont prononcées lorsqu’une centrale ne peut pas fournir ce qui a été promis».
L’idée est de trouver un bon équilibre entre la production d’énergie classique et le renouvelable pour limiter les risques. Un grand nombre d’acteurs doivent être réunis, ce qui complexifie la mise en œuvre de ces centrales, sans oublier les aspects juridiques.