A qui appartiennent les données énergétiques issues des compteurs intelligents ou des différents capteurs qui se démocratisent de plus en plus ? Cette question est très sensible, avec l’apparition des compteurs intelligents et des smart grids. Outre la question de la propriété, la donnée est au centre d’un combat de titans sur la manière de la monétiser.
La sensibilité par rapport aux données privées n’est pas la même en fonction des générations. « A l’heure de Facebook et des drones, les jeunes générations semblent moins sensibles à la propriété des données », a remarqué Paul Michellod, directeur de FMV, lors de la table ronde de la Journée Smart Energy de Sion.
Selon le professeur Matthias Sulzer, les régulateurs sont toujours en retard sur la digitalisation. « C’est au final le client qui décidera de ce qui sera fait de ses données. S’il n’en retire pas de bénéfice, il ne va pas être d’accord de donner ses données ».
Le pouvoir de la donnée est central
Pour sa part, Grégoire Leclercq, cofondateur de l’Observatoire de l’Ubérisation, relève qu’un combat de titans est en train de s’engager au niveau des données, notamment sur la façon dont on va les exploiter et les monétiser. Il prend l’exemple d’Uber, qui dispose de l’information sur le niveau de batterie des smartphones de chaque utilisateur de son application.
L’entreprise américaine a fait récemment un test : l’idée était d’augmenter le prix de la course de taxi en fonction du niveau de batterie du téléphone. Plus le niveau de batterie était faible, plus le prix de la course élevé. Au final, 100% des clients ont fini par commander une course. « Le pouvoir de la donnée est central, même si, dans cet exemple, le comportement des utilisateurs était guidé de manière inconsciente ».
Crédit photo : photoval.ch/Valérie Pinauda
Propos recueillis le 8 septembre 2016