La transition énergétique et les réseaux électriques doivent pouvoir compter sur l’appui des bâtiments, qui peuvent tout faire au niveau de l’énergie : la stocker, la répartir ou la consommer. Surtout s’ils sont mis en réseau au niveau local. « La tendance va dans tous les cas vers un système décentralisé global », a souligné le professeur Matthias Sulzer, à l’occasion de la 6e journée nationale Smart Energy de Sion.
« L’énergie est assez bête. Elle va toujours là où la tension est la plus basse. L’idée est plutôt de former des gens pour qu’ils utilisent de manière efficiente l’énergie. C’est cela les smart energy » a précisé en introduction Matthias Sulzer, qui est également CEO de l’entreprise Lauber Iwisa.
Les différents travaux de Matthias Sulzer, notamment dans le cadre du SCCER dédié au Future Energy Efficient Buildings and Districts, se concentrent sur les bâtiments et leur apport possible à la transition énergétique. Le parc immobilier du pays représente en effet 40% de la consommation d’énergie. « Le but des recherches est d’arriver à travailler avec les énergies renouvelables et de diviser par trois les importations d’énergies fossiles ».
Chaque bâtiment fait ce qu’il sait le mieux faire
Les bâtiments doivent pouvoir tout faire : produire, répartir l’énergie ou encore la stocker. Mais est-ce utile économiquement de travailler bâtiment par bâtiment ? Il est plus efficace de mettre les bâtiments en réseau, selon Matthias Sulzer. « Ainsi, chaque bâtiment peut effectuer ce qu’il sait le mieux faire (produire de l’énergie solaire, accumuler l’énergie…) ».
Pour y arriver, une infrastructure multi-grid doit être mise en place. Celle-ci permet d’avoir de la flexibilité avec toutes les sortes d’énergie (gaz, thermique…). L’infrastructure doit également être ouverte pour les nouvelles technologies. « Nous avons besoin de données pour appliquer de manière optimale ces multi-grids ».
Tests et simulations
Dans le cadre des recherches en cours dans le SCCER, des tests, avec des données au quart d’heure, sont réalisés dans certains quartiers. Le but est de détecter quels sont les bâtiments utiles et les technologies nécessaires pour améliorer l’efficience. Les consommations sont également analysées et croisées. Cela sert ensuite de base pour développer les systèmes. « Ces tests sont plus faciles aujourd’hui, grâce au Big data ».
Après avoir recueilli les données, des simulations concrètes sont effectuées par informatique. Cela permet de voir quelles sont les implications futures et quelles sont les influences sur les infrastructures. « Au final, on peut investir intelligemment dans d’éventuelles nouvelles infrastructures ou technologies ».
Crédit photo : photoval.ch/Valérie Pinauda
Propos recueillis le 8 septembre 2016