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environnement & énergie
10/10/2014

Les redevances hydrauliques, un modèle à remettre en question?

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Les redevances hydrauliques versées aux collectivités publiques, propriétaires des cours d’eau, affectent fortement les revenus des producteurs d’électricité. Dès lors, pour améliorer la rentabilité de la branche hydraulique, une réforme semble inéluctable à moyen terme. Toutefois, les conséquences pourraient être douloureuses pour les cantons alpins. C’est l’une des conclusions de la table ronde organisée au début octobre dernier lors de la journée de l’énergie de la Foire du Valais.

La suppression ou modification de la redevance n’est bien entendu pas un problème pour les producteurs d’électricité. En revanche, les citoyens des cantons alpins auront un problème. Est-on en droit de revendiquer la gratuité de la matière première? ‘Non’, répond Paul Michellod, directeur de FMV. Toutefois, selon lui, il faut parvenir à un prix raisonnable pour tous, y compris pour les énergies concurrentes de l’hydraulique.

La flexibilisation des redevances hydrauliques est une voie à étudier, selon le conseiller aux Etats tessinois Filippo Lombardi. Les redevances seraient ainsi hautes en période de bénéfices et plus basses le reste du temps. ‘Cela va faire mal aux cantons alpins, mais c’est une des seules chances pour que l’hydroélectricité survive. Les régions devront ainsi diversifier leurs sources de revenus’. 

Les subventions directes à l’hydraulique seront certainement prévues au niveau fédéral, mais pour les nouveaux ouvrages. ‘L’idée est de prendre en charge jusqu’à 40% des coûts d’investissement grâce à des prêts sans intérêt et non remboursables, sauf en cas de retour aux bénéfices’, explique Filippo Lombardi. Ce modèle reste toutefois à affiner.  

Acteurs dopés par les subventions
La question d’une redevance flexible facturée par les communes aux entreprises électriques est acceptable sur le principe pour FMV. ‘Mais il ne faut pas oublier que l’hydroélectricité fonctionne dans un marché libéralisé. Il est difficile de se battre contre des acteurs dopés par les subventions. Les collectivités devront accepter les baisses de redevance, avec comme corollaire une remise en question de la péréquation fédérale’.

La question fondamentale est de savoir si la Suisse entend soutenir ou non la petite autonomie de production énergétique que représente l’hydraulique. ‘Si oui, il faudra se donner les moyens. Le modèle actuel hybride désécurise tout le monde’, conclut Paul Michellod.
 

 

Propos recueillis le 8 octobre 2014 dans le cadre de la journée de l’énergie de la Foire du Valais