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digitalisation
08/09/2014

Pour être efficace, le smart grid nécessite de gros investissements

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La mise en place d’un réseau intelligent est techniquement réalisable à l’échelle d’une région qui présente une grande densité d’installations photovoltaïques. Son succès dépend des données récoltées auprès du réseau de basse tension et l’investissement est conséquent. Tels sont les principaux résultats d’un test grandeur nature effectué en Haute-Autriche et présenté à l’occasion de la 4e journée Smart Energy à Sion.

Le test a été réalisé en Haute-Autriche par Energie AG, le plus grand distributeur électrique autrichien. Dans cette région, les installations photovoltaïques sont très populaires, avec pas moins de 44 MW de puissance installée. Selon Christoph Panhuber, manager général d’Energie AG OÖ Fair Energy, «le problème est que l’exploitant du réseau n’a souvent pas d’information sur ce qui se passe sur le réseau basse tension». Pourtant, il reste responsable du respect des limites de tension. «Aujourd’hui, il y a encore quelques réserves de tension, mais celles-ci diminuent avec la multiplication des installations photovoltaïques privées».

Dans la région du test – les localités de Eberstalzell et Littring -, une très haute densité d’installations photovoltaïques a volontairement été mise en place. Une grande série de compteurs intelligents ont également été installés. Des transformateurs locaux, à même de régler localement la tension de plus ou moins 4%, ont également été construits, tout comme des systèmes permettant d’intervenir directement sur les onduleurs solaires.

Les données sont la clé des réseaux intelligents
Les résultats obtenus sont très positifs, puisque les pics de tension ont pu être réduits, sur la base du réseau existant et malgré la multiplication des installations décentralisées. «Techniquement, les solutions sont possibles, mais uniquement si les données sont disponibles et si le contrôle est permanent».  

Une augmentation de la densité des installations photovoltaïques est donc possible, pour autant que des compteurs intelligents soient en place. «La clé des réseaux intelligents, ce sont les données et leur communication à l’exploitant du réseau», selon Christoph Panhuber.

Complexité et gros investissements
Toutefois, la mise en place de compteurs et d’installations intermédiaires complexifie encore le système. En outre, les investissements sont très importants, que ce soit dans le matériel ou dans la communication sécurisée des données. Ce projet-pilote, soutenu par le ministère autrichien, aura ainsi coûté plus de dix millions d’euros.

«Notre première euphorie a été un peu tempérée, car nous ne savons pas si les coûts pourront être supportés par les pouvoirs publics». Le système fonctionne au niveau technique, mais les coûts sont importants.