Voir tous les articles
industrie
20/06/2022

Qaptis : une technologie pour décarboner les camions et navires

Lire l'article

L'industrie des camions et des navires est responsable de plus de 10 % des émissions mondiales de CO2 et ce secteur sera particulièrement difficile à « nettoyer » dans les prochaines années. Les solutions actuelles (électrique et hydrogène) nécessitent le développement d’une nouvelle et immense infrastructure de production et de distribution. Issue du laboratoire EPFL du professeur François Maréchal, la start-up valaisanne Qaptis propose une solution alternative qui permet de s’engager dans la décarbonation en utilisant la flotte de camion et l’infrastructure existante. Ce kit de capture plugin capte 90% des émissions de CO2 et les stocke sous forme liquide directement à bord. Un premier pas significatif dans la décarbonation de l’industrie des transports.

Fondée en 2021, la jeune entreprise Qaptis s’engage pour atténuer les effets du changement climatique dans le secteur de la mobilité en capturant les émissions de CO2 à la source. La technologie qu’elle propose se connecte directement au pot d’échappement d’un véhicule et récupère la chaleur et l’énergie utilisée pour faire tourner le système de capture. Basé sur la variation de la température, le système récupère la chaleur, adsorbe le CO2 et la chaleur récupérée est ensuite réintégrée. La dernière étape du processus consiste en la compression du CO2 : la chaleur est alors transformée en énergie mécanique grâce à des turbocompresseurs développés par un laboratoire de l’EPFL. 

 

Des premiers tests réussis pour Qaptis

Cette technologie de pointe a été testée en laboratoire, avec des résultats très concluants. Les premiers retours terrain sont attendus début 2023. Pour protéger leur innovation, l’équipe de Qaptis a déposé un brevet en 2020. 

Actuellement, Qaptis se concentre principalement sur les camions à diesel. Cependant, plusieurs autres véhicules pourraient utiliser le système développé, à l’image des machines agricoles, des bateaux ou des machines de chantier. Le business model de la start-up est basé sur la location de leur technologie à un prix permettant de s’exonérer de la taxe carbone qui, selon les estimations et projections, s’établirait à 100CHF/tCO2 dès 2030. « Au début, nous pensons vendre directement notre système de capture. Du moment qu’il y aura la taxe carbone, ce sera plus que de la location à un prix inférieur à la taxe », complète Théodore Caby.

Quand il s’agit de cibler sa clientèle, les ingénieurs de Qaptis sont clairs sur ce point : ils s’intéressent prioritairement au marché européen et plus particulièrement à la zone DACH et la France. Des discussions sont en cours pour tester le prototype sur différents moteurs dès que celui-ci sera disponible, soit à la fin 2022 si le développement technique suit son cours. Des discussions sont également en cours avec des garages industriels et un transporteur pour lancer le premier camion en Europe équipé d’un système de capture CO2 dès 2023 !

 

CHF 1'000’000.- pour permettre à Qaptis de continuer sur sa lancée

En ce moment, la jeune pousse valaisanne est en pleine levée de fonds. Après une campagne de crowdfunding réussie avec succès en mars et avril, elle espère maintenant lever CHF 1'000’000.-. Cette somme lui permettra de continuer le développement de la technologie, avec en vue la validation terrain de la solution fin 2023, de renforcer son l’équipe et de conclure des premiers contrats de commande de kits.

L’équipe de Qaptis s’est également fixé plusieurs objectifs ambitieux à l’horizon 2023, notamment la préparation de projets de démonstrateurs, le lancement de l’homologation pour les camions et répliquer cela pour un autre marché ! En captant 90% du CO2 émis par les véhicules, il est certain que le projet de Qaptis pourrait intéresser de nombreux acteurs de la mobilité.