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environnement & énergie
08/09/2014

Quels défis pour la Suisse, ce futur importateur d’énergie?

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La sortie du nucléaire obligera la Suisse à importer davantage d’énergie pour assurer la sécurité d’approvisionnement. Cet état de fait a des implications concrètes et pose de nombreuses questions à l’heure actuelle. Telle est la conviction de Paul Michellod, directeur général de FMV, qui s’exprimait lors de la 4e Journée nationale Smart Energy à Sion.

Actuellement, le gâteau énergétique suisse est composé de 35% de nucléaire, qui sera abandonné progressivement. «Le défi consiste à essayer de garder une adéquation entre la production et la consommation». Cela passera notamment par une augmentation des importations. Pratiquement autarcique par le passé, la Suisse s’oriente désormais en pays importateur, selon Paul Michellod.

Reste que les voisins de la Suisse ont également leurs propres caractéristiques et défis. L’Allemagne compte un mélange entre le charbon, le nucléaire, le gaz et, en plus, des énergies renouvelables qui arrivent en force. L’Autriche présente un mix énergétique similaire à la Suisse, le nucléaire en moins. La France est quant à elle basée essentiellement sur le nucléaire (env. 70%). De son côté, l’Italie n’a pas de nucléaire, mais beaucoup de charbon et de l’hydraulique au nord. «Dès lors, compte tenu de ces différences, comment trouver un accord négocié qui satisfasse tous les acteurs?», demande Paul Michellod. Par exemple, si l’on met l’accent sur le CO2, la France et la Suisse seraient pour l’heure favorisées.

Gérer l’après 9 février
Avant de penser aux futures importations d’énergie, la Suisse a un autre défi à relever. Il s’agit des conséquences de la votation du 9 février, avec le gel de l’accord avec l’UE sur l’énergie. «Nous ignorons quelles sont les conditions pour accéder aux marchés européens».

Si la Suisse ne trouve pas d’accord avec l’UE, elle sera considérée comme un pays tiers, sans obligation de solidarité de la part des autres pays européens en cas de problèmes d’approvisionnement. «Les conditions économiques seront quoi qu’il en soit plus difficiles et il faudra que les autres pays acceptent d’exporter leur énergie vers la Suisse».

La Suisse, future puissance de régulation avec l’Autriche
L’une des idées qui se dessinent pour le futur énergétique de la Suisse est de former un pool commun avec l’Autriche, avec l’idée de fournir une puissance de régulation entre le nord et le sud de l’Europe, grâce aux ouvrages de pompage-turbinage. La Suisse a là un rôle à jouer et il faudra saisir cette chance.