Lors de Digital Health Connect en juin dernier, près de 180 spécialistes de la santé ont assisté à la présentation du Dr. Patricia Sigam, une médecin passionnée qui a débuté sa carrière dans les départements de chirurgie de différents hôpitaux. Son intérêt pour la technologie l’a ensuite conduit à la e-santé et elle a fondé, en 2012, digitalMedLab, une start-up qui développe des solutions mobiles pour les patients et professionnels de la santé. Elle nous partage sa vision de la santé mobile de demain, entre rêve et réalité.

« On m’a donné pour mission d’essayer de parler un peu du futur de la santé mobile, je vais commencer par un bref historique. » C’est ainsi que débute la présentation de Mme Sigam. La santé mobile puise ses origines dans le bien-être et, plus particulièrement, le fitness. Les premières applications, notamment le podomètre, répondaient aux besoins de personnes déjà conscientes de la santé. Dans un deuxième temps, la santé mobile s’est tournée vers les patients chroniques. Pour fournir des solutions efficaces à cette patientèle, il a fallu récolter énormément de données sur ces patients et arriver à les monitorer sur le long terme. 

Soutenir et faciliter le suivi des patients touchés par les plaies chroniques, c’est une des missions que s’est donné digitalMedLab. Ces patients ont une caractéristique commune : durant leur parcours de soin, ils ont tous été confrontés à des lieux, des pratiques et des professionnels différents. Il en découle un besoin d’information auquel digitalMedLab souhaite répondre.

Un suivi efficace grâce à l’application +WoundDesk

Une des solutions digitales que la start-up propose, nommée +WoundDesk, assure un traitement et un suivi des plaies efficace, sur la durée. Cette technologie mobile innovante permet d’obtenir toutes les informations des patients, en temps réel. La plupart du temps, ces derniers sont à domicile durant leur convalescence et c’est une infirmière qui se déplace pour leur traitement. Grâce à l’application et la récolte des données, l’expert des plaies, qui n’est pas au lit des patients mais à son bureau, peut prendre les bonnes décisions quant au suivi et les communiquer à l’infirmière. 

La solution est aujourd’hui utilisée à l’international, dans de nombreux pays, et les professionnels du domaine se disent particulièrement satisfaits.

Dès la conception de +WoundDesk, digitalMedLab a cherché à intégrer les différentes sources : patients, infirmières, médecins, … Dr. Patricia Sigam souligne l’importance d’une vision plurisectorielle, et ce dès le début d’un projet. Aujourd’hui, les applications de santé fleurissent un peu partout sur la planète. Pour éviter que les professionnels se retrouvent avec plus de 25 outils technologiques différents, digitalMedLab a développé une solution mobile qui centralise toutes ces applications de santé et rend lisibles les différentes informations. 

 

La formation des utilisateurs et de spécialistes de la gestion de données, le défi de demain

« Aujourd’hui, les données des patients sont archivées et ne servent plus à rien », explique Patricia Sigam. Dès lors, l’idée que les gens puissent avoir ces informations et suivre leurs données en temps réel a émergé. Dans ce domaine, la sécurité et la confidentialité dépendent principalement des utilisateurs. Les dernières statistiques le montrent : 80% des cas de vols de données sont effectués par les utilisateurs. Il s’agit maintenant de former ces derniers, afin qu’ils puissent utiliser et protéger leurs propres données.

« Il existe actuellement un besoin que soient formés en masse des spécialistes de la gestion de données. » En effet, l’intelligence artificielle et le machine learning ont un extraordinaire potentiel disruptif, du moment que les données sont maîtrisées. Pour la Doctoresse, Data Analyst est la profession d’avenir par excellence !

 

Propos recueillis le 15 juin 2018 au TechnoArk de Sierre